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Des études soulèvent des préoccupations concernant les politiques visant à “mettre fin à la demande” dans le travail du sexe.

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Analyse des lois au Canada et en France.

26 juillet 2018 (Amsterdam, Pays-Bas) – Des recherches suggèrent que les lois visant à “mettre fin à la demande” réduisent la demande de services de prévention du VIH, selon des intervenants partageant l’efficacité des politiques visant à “mettre fin à la demande” lors d’une conférence de presse comprenant des résumés scientifiques et des contributions de défenseurs des droits.

Les lois visant à “mettre fin à la demande” sont adoptées ou envisagées dans un nombre croissant de pays. Généralement, sous ces lois, les travailleurs du sexe eux-mêmes ne commettent aucun crime, mais les clients et toute tierce partie sont criminalisés. Les partisans de ces lois soutiennent que cette approche permettra aux travailleurs du sexe d’accéder à des services essentiels, notamment la prévention et les soins du VIH.

Cependant, deux études présentées lors de la conférence de presse d’aujourd’hui à la 22e Conférence internationale sur le sida (SIDA 2018) ont remis en question cette affirmation en se basant sur des preuves provenant du Canada et de la France.

“Étant donné l’importance des travailleurs du sexe dans la réponse mondiale au VIH, je pense que ces études méritent une attention particulière”, a déclaré Linda-Gail Bekker, présidente de la Société internationale du sida et présidente internationale de SIDA 2018. “Si les lois visant à ‘mettre fin à la demande’ créent de nouveaux obstacles à la prévention et aux soins du VIH, cela représente une préoccupation très importante.”

Remarque : Les résumés de presse sont basés sur des résumés ; les données finales présentées lors de la conférence peuvent changer.

La loi canadienne n’a pas entraîné une augmentation de l’accès aux soins du VIH pour les travailleurs du sexe.

Elena Argento de l’Université de la Colombie-Britannique a présenté une analyse de la Loi sur la protection des collectivités et des personnes exploitées (PCEPA), une politique adoptée par le Canada en 2014 qui criminalise les clients du travail sexuel et la publicité par des tiers. L’analyse a révélé des preuves substantielles montrant que la criminalisation entrave l’accès aux services et au soutien aux travailleurs du sexe, même si l’objectif explicite des approches visant à “mettre fin à la demande” est d’accroître l’accès.

Les auteurs ont cherché à évaluer longitudinalement l’impact de la PCEPA sur l’accès des travailleurs du sexe aux soins du VIH, aux soins primaires et aux services communautaires dirigés par des travailleurs du sexe et des communautés à Vancouver, au Canada.

Ils ont étudié un groupe de femmes travailleuses du sexe dans le temps et ont trouvé des preuves indépendamment vérifiées d’une réduction significative de l’utilisation des services communautaires et du sout

ien après l’entrée en vigueur de la loi. Cela inclut les services dirigés par des travailleurs du sexe et les services spécifiques aux Autochtones, aux migrants/réfugiés, aux femmes ou aux jeunes.

Il n’y avait aucune preuve d’une augmentation de l’accès aux services spécifiques au VIH parmi les travailleurs du sexe vivant avec le VIH suite à la mise en œuvre des nouvelles lois. La période post-politique était également corrélée à une réduction significative des chances d’accéder aux services de santé en cas de besoin.

L’étude a conclu que les approches visant à “mettre fin à la demande” peuvent, en réalité, aggraver les obstacles aux soins de santé et aux services communautaires. Résumé basé sur le résumé soumis ; des données mises à jour peuvent être présentées sur place.

Résumé : L’impact de la législation visant à “mettre fin à la demande” sur l’utilisation des soins du VIH, de la santé et des services de soutien communautaire par les travailleurs du sexe dans un contexte canadien.

Session : Créer le danger : Impact des lois visant à “mettre fin à la demande” et de la répression du travail sexuel (jeudi 26 juillet, 11h00-12h30)

La loi française de “fin de la demande” a eu diverses conséquences négatives.

Une deuxième étude portait sur une loi française de 2016 criminalisant les clients des travailleurs du sexe. Les opposants à la loi soulignent le risque d’une vulnérabilité accrue parmi les travailleurs du sexe, ainsi que l’exposition à la stigmatisation et à la violence, ce qui entrave leur accès aux services de santé et aux services juridiques et augmente les risques d’exploitation dans l’industrie du sexe.

Sur la base de ces arguments, Médecins du Monde a réalisé une enquête visant à évaluer l’impact de la loi sur la santé, les droits et le bien-être des travailleurs du sexe. Entre avril 2016 et janvier 2018, des chercheurs ont mené des entretiens semi-directifs qualitatifs et une enquête quantitative basée sur un questionnaire.

Une analyse présentée par Hélène Lebail, du CNRS – Sciences Po, Centre de Recherches Internationales, a montré que l’effet le plus direct de la loi a été une augmentation aiguë de la vulnérabilité socio-économique des travailleurs du sexe, notamment une augmentation de la violence subie, des conditions de travail dégradantes et des conséquences néfastes sur la santé.

Les auteurs ont également constaté une diminution de l’utilisation des préservatifs et une difficulté accrue pour les travailleurs du sexe à négocier des pratiques sexuelles sécurisées après l’entrée en vigueur de la loi. De plus, les travailleurs du sexe séropositifs ont rencontré des difficultés d’accès aux services.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer l’impact en termes d’infections par le VIH, la recherche a signalé une augmentation de certaines infections sexuellement transmissibles, notamment la syphilis, parmi les travailleurs du sexe en France. Les auteurs ont conclu que les décideurs politiques

 devraient tenir compte de ces résultats lors de la conception de nouvelles lois visant à atténuer les effets néfastes sur la santé. [Résumé basé sur le résumé soumis ; des données mises à jour peuvent être présentées sur place.]

Résumé : “Mettre fin à la demande” en France : l’impact de la criminalisation des clients des travailleurs du sexe sur la santé, la sécurité et l’exposition au VIH des travailleurs du sexe.

Session : Créer le danger : Impact des lois visant à “mettre fin à la demande” et de la répression du travail sexuel (jeudi 26 juillet, 11h00-12h30)

Duduzile Dlamini du mouvement des travailleurs du sexe Sisonke, Loveness Bowa Gunda de YONECO et O’Cindy Cynthia Samuels de la Guyana Sex Workers Coalition ont également pris la parole lors de la conférence de presse.

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