Culture
Art : Fabriquer les habits à partir d’un arbre
Les bonnes pratiques qui ont caractérisé nos ancêtres doivent connaitre une pérennité.
Confectionner les habits à partir d’un arbre est une pratique à la burundaise. Les premiers habits qu’ont portés nos ancêtres étaient fabriqués à partir des arbres dits Umumanda, umuhororo, Inzage et Inkenga. Il est alors important que les burundais de cette époque garde cette culture afin qu’elle soit léguée aux générations prochaines. Cela a été indiqué par une vieille figure attachée à la culture burundaise Marc Manirakiza connue sous le sobriquet de Marakiya, résident à la colline et zone Muyebe commune Kayokwe de la province Mwaro c’est au centre du Burundi.
Marc Manirakiza dit Marakiya vient d’atteindre à 70 ans de naissance. Il a indiqué que le métier de la confection des habits à partir des arbres lui a été légué par son grand-père. Il a grandi avec lui. ”je regardais attentivement ce qu’il faisait, et j’ai été impressionné. La motivation a pris naissance dans la technicité exceptionnelle qui caractérisait son métier”, a déclaré M. Marakiya. Après la mort de celui-là, il a dû commencer à mettre en œuvre son métier même si ce n’était pas facile. Pour lui, son parcours au métier n’a pas été un simple jeu du fait que dans son entourage, il n’avait personne à le soutenir ou à comprendre ce qu’il faisait. Mais petit à petit, il est parvenu à réaliser quelque chose qui peut éveiller la conscience de certaines gens. C’est ainsi qu’il a commencé à être invité dans des évènements culturels organisés au niveau de sa province, puis au niveau national. Arrivée au point d’être connu au niveau national, ses œuvres ont été appréciées et à commencer à recevoir des commandes.
A partir de ce métier il a commencé à connaitrece que c’est ladéception. Ceux à qui, il avait donné la confiance, ont fini par lui voler l’identité. ”Quand on est inspiré à faire quelque chose, il ne faut pas se décourager. C’est d’ailleurs un bel esprit d’un artiste. Après avoir constaté qu’il y a ceux qui ont volé mon identité, j’ai dû changer de stratégie. J’ai confectionné un costume qu’aucun autre artiste burundais n’ai jusqu’à présent pu imiter”, a déclaré M. Marakiya.
Les Burundais doivent prendre soin de leur culture riche que jamais.
Comme l’a indiqué M. Marakiya, l’art de porter des habits est purement burundais. Malheureusement si rien n’est fait, ça risque de disparaitre. Pour lui, la grande partie des burundais et surtout ceux qui se disent instruits ont abandonné la tradition de leur ancêtre pour embrasser la tradition occidentale. C’est une pratique qu’il faut décourager car, les nouvelles générations risquent de ne pas trouver aucune trace de ce qui a caractérisé leurs ancêtres. Tout le monde doit s’amplifier pour faire revenir les burundais à ce qui a fait grandir leurs aïeux. Demandé à propos de la beauté de ses réalisations par rapport à la beauté des habits modernes, M. Marakiya fait savoir que la beauté est relative. Elle dépend de celui qui l’apprécie. Pour lui, les pays riches l’ont été parce qu’ils ont accepté de valoriser leurs propres valeurs.
Interrogé s’il peut effectivement vivre de son métier, M. Marakiya, avec un air désespéré répond en ces mots. Non. Purement impossible. ”Pour que l’on puisse vivre d’un métier, il faut qu’il soit connu officiellement et soutenu par les autorités du pays. Au cas contraire, aucun autre effort ne peut faire qu’un métier puisse contribuer à l’épanouissement d’un individu ou d’un groupe d’individus”, a-t-il encore souligné. Même si la situation est ainsi, Marakiya trouve que les éléments culturels qui ont caractérisé les burundais et qui les ont fait vivre pendant des siècles ne doivent pas disparaitre comme ça. Il faut que les personnes âgées s’activent ainsi ceux qui peuvent contribuent à aider les jeunes générations à avoir une idée sur le passé de leurs ancêtres. ”Un peuple sans culture est comme une plante sans racine”, a-t-il également indiqué.
Au gouvernement, M. Marakiya trouve qu’il faut qu’il use des efforts considérables pour que ce qui a caractérisé le passé lointain de nos ancêtres ne puisse pas s’effacer. Il trouve néanmoins que c’est une richesse optionnelle qu’il faut transmettre de génération en génération. La contribution de tout en chacun à la consolidation de la culture est un appel qui concerne tout le monde.
Ici c’est Monsieur Marc Manirakiza dit Marakiya en costume, chaussure et nœud qu’il a confectionnés en arbre.