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L’OMS cible les enfants non vaccinés comme priorité absolue pour l’éradication de la polio au Burundi
Suite à la détection de poliovirus dérivés du vaccin au Burundi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires prévoient des campagnes de vaccination visant en priorité les enfants non vaccinés ou sous-vaccinés dans le cadre de leurs efforts pour éradiquer la polio. Après l’administration du vaccin antipoliomyélitique oral, des traces affaiblies du poliovirus peuvent être excrétées dans les selles de l’enfant, exposant ainsi d’autres enfants au virus par contamination. Si l’immunité de la population est faible et que le virus continue de circuler, il peut évoluer en poliovirus dérivé du vaccin de type 2 (cVDPV2), pouvant entraîner des paralysies.
Au Burundi, les autorités sanitaires ont déclaré une épidémie de cVDPV2 après la confirmation d’un cas de polio. Il s’agit de la première détection de ce type dans le pays depuis plus de trois décennies. En République démocratique du Congo (RDC), une épidémie a été déclarée après la détection du virus dans des échantillons de selles provenant de six enfants des provinces orientales du Tanganyika et du Sud-Kivu.
Les responsables de la santé se concentrent désormais sur la vaccination des enfants non vaccinés ou sous-vaccinés dans les deux pays, mais l’approvisionnement reste un défi majeur.
Augmentation des épidémies
Au cours des 30 dernières années précédant 2020, les progrès réalisés pour éradiquer la polio ont permis de réduire de 99,9 % les cas de poliovirus sauvage. Cependant, les dernières étapes visant à éliminer la maladie se révèlent les plus difficiles, notamment en raison de la multiplication des épidémies de poliovirus dérivés du vaccin.
Pour faire face à l’augmentation des cas de polio dérivée du vaccin dans plusieurs pays africains et de la région méditerranéenne orientale, en novembre 2020, le vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nOPV2) a été le premier vaccin à être inscrit par l’OMS pour une utilisation d’urgence. Ce vaccin est une version de nouvelle génération du vaccin antipoliomyélitique oral existant, spécialement utilisée pour répondre aux épidémies de cVDPV.
Le Comité d’urgence de l’OMS, relevant des Règlements sanitaires internationaux, a déclaré que le remplacement progressif de l’ancien vaccin par le nOPV2 devrait “réduire considérablement la source de l’émergence du cVDPV2, la transmission et le risque ultérieur de propagation internationale”.
Le Dr Jamal Ahmed, coordinateur du programme d’éradication de la polio au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré qu’il y avait déjà eu une diminution significative des épidémies. “Nous avons constaté une réduction de
20 fois du nombre d’épidémies sur le continent africain”, a-t-il déclaré. “C’est bien moins que ce que nous avons observé avec l’ancien vaccin monovalent.”
Défis d’approvisionnement
Bien que les récentes épidémies au Burundi et en RDC aient été liées au nouveau vaccin, l’OMS et d’autres organismes de santé publique maintiennent que le vaccin reste efficace pour prévenir les épidémies. Ces organisations continueront d’aider les pays à lancer des campagnes de vaccination ciblant les enfants non vaccinés et à garantir un approvisionnement adéquat en vaccins.