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Opinion

La réponse au VIH au Burundi sous les projecteurs

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Alors que le Burundi intensifie ses efforts pour lutter contre le VIH, de nouvelles publications de la revue Journal of the International AIDS Society (JIAS) mettent en lumière des défis similaires rencontrés en Europe de l’Est et en Asie centrale (EECA), tout en offrant des pistes d’actions inspirées des sciences de l’implémentation pour orienter la réponse du Burundi.

Dans la région de l’EECA, une augmentation alarmante de 48 % des cas de VIH au cours des dix dernières années et une hausse de 32 % des décès liés au SIDA soulignent l’urgence de renforcer la prévention, le dépistage et les traitements. Bien que le Burundi ne connaisse pas une augmentation aussi drastique, il partage des défis structurels similaires qui freinent l’efficacité des services de lutte contre le VIH, notamment un accès limité aux services de prévention pour les populations clés. Les services tels que la thérapie de substitution aux opioïdes et les programmes de seringues sont souvent restreints dans les deux régions, souvent en raison de barrières financières ou sociales. Pour le Burundi, combler ces lacunes sera crucial, surtout dans le cadre des objectifs ambitieux du 95-95-95 fixés par l’ONUSIDA pour le dépistage, le traitement et la suppression virologique.

Un autre enseignement marquant tiré de l’expérience de l’EECA est le rôle des conflits dans la perturbation des soins de santé. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné des déplacements de population, ce qui a aggravé la pression sur les programmes de lutte contre le VIH. Au Burundi, les périodes d’instabilité ont également eu un impact similaire, interrompant l’accès aux soins et augmentant le risque de diagnostics tardifs. Analyser comment les ONG dans les pays de l’EECA ont adapté leurs services en période de crise pourrait fournir au Burundi des modèles de résilience pour la prestation de soins de santé. Les ONG de l’EECA ont démontré l’importance d’adapter les services pour répondre aux besoins évolutifs, soulignant la nécessité pour le Burundi d’intégrer des structures de soutien communautaire capables de s’adapter aux circonstances.

Une autre leçon clé est la réduction de la stigmatisation liée au VIH à travers la région de l’EECA, malgré des barrières importantes. Cette tendance montre que même dans des régions aux ressources limitées, les campagnes de sensibilisation peuvent faire évoluer les perceptions et réduire la discrimination. Au Burundi, où la stigmatisation affecte encore l’accès au dépistage et aux traitements, la réduction de la stigmatisation en EECA montre l’importance de campagnes centrées sur les populations marginalisées.

Le deuxième supplément du JIAS sur la science de l’implémentation offre également des pistes concrètes pour le Burundi. Intitulé « Recherche en sciences de l’implémentation et réponse au VIH : Bilan et perspectives », ce numéro spécial souligne le potentiel de la science de l’implémentation pour étendre l’accès et garantir la durabilité des services de VIH. Pour le Burundi, où les ressources en santé sont limitées, optimiser l’efficacité et l’adaptabilité des programmes de VIH est essentiel. La science de l’implémentation met l’accent sur la compréhension et la réponse aux besoins spécifiques des communautés, ce qui pourrait être particulièrement bénéfique dans les régions rurales et mal desservies du Burundi. En adoptant une approche axée sur les données, le Burundi peut mieux cibler les ressources pour combler les lacunes en matière de dépistage, de traitement et de prise en charge.

Avec 1,3 million de nouvelles infections au VIH enregistrées dans le monde en 2023, la réponse du Burundi doit être robuste et dynamique. En tirant des leçons globales et de l’exemple de l’EECA, le Burundi a l’opportunité de renforcer ses programmes de prévention et de traitement du VIH en adoptant des stratégies adaptables, centrées sur la communauté et axées sur la réduction de la stigmatisation, pour bâtir un système de santé plus résilient.

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